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Poulangy se distingue par son charme pittoresque, bien qu’il ne compte que deux monuments historiques classés : l'église paroissiale et le Pont dit "Romain". La commune offre néanmoins d’autres bâtiments qui méritent votre attention, bien que ceux-ci soient aujourd’hui transformés. Notamment l’ancienne Abbaye Saint-Pierre, dont la monumentale porterie signale l’entrée. À l’intérieur, se trouvent quelques belles demeures qui témoignent d'un riche passé religieux. Également remaniée, au centre de cet ancien bourg, l’ancienne Maison-forte rappelle l'importance historique de ce lieu. Au détour des rues, certaines verrières évoquent les anciens ateliers couteliers et en bordure de la rivière de la Traire, l'ancienne gare et la bascule, signalent l’ancienne ligne de chemin de fer. Tous étant les vestiges du riche passé de la coutellerie nogentaise. Répartis ici et là, d’autres éléments méritent votre attention, en particulier la fontaine de la Dhuys, les autres petites et grandes fontaines, les lavoirs ainsi que les calvaires. Ils ajoutent une touche de caractère et d'histoire à cette petite cité du centre de la Haute-Marne. Vous découvrirez également, intégrés dans les maçonneries des habitations, des éléments architecturaux tels qu’un linteau de porte gothique, une fenêtre Renaissance ou encore les volutes d’un ancien monument. Ces éléments, loin d'être modestes, contribuent à l'identité singulière de Poulangy, offrant une expérience enrichissante et loin des sentiers touristiques habituels.
L'église Notre-Dame-en-sa-Nativité
L'église de Poulangy était le siège d'une cure à la collation de l'abbesse de Poulangy avec Louvières pour succursale. Le roi de France était seigneur du lieu puis les religieuses de Poulangy lui achetèrent la seigneurie en 1583.
L'église Notre-Dame-de-la-Nativité fut édifiée au 13ème siècle. La chapelle au nord du chœur a été ajoutée au 14ème siècle. A cette occasion, les toitures du bas-côté nord et de la chapelle ont été alignées (surhaussement du mur du bas-côté nord avec ses modillons). C'est probablement à cette époque également que le triplet du chevet fut transformé en baie gothique.
La tour du clocher, qui se trouvait primitivement sur la nef, fut reconstruite à son emplacement actuel en 1739 (date inscrite sur la corniche sud).
Le Pont "Romain"
Bien que les rivières de la Marne et de la Traire traversent le finage poulangeois, un seul pont fut bâti sur le territoire communal jusqu'au 20ème siecle. Celui-ci se situe sur l’ancienne route moyenâgeuse menant à Marnay et Vesaignes. Bien qu’il soit dit « romain », ce pont ne doit cet adjectif qu'à son style. Construit en 1776, afin de remplacer un plus ancien devenu vétuste, il est l'oeuvre de l'architecte chaumontais François MAUPERRIN. Celui-ci s'inspira du pont de Rolampont, construit douze ans plus tôt par Claude-Nicolas LEDOUX. A la différence de ce dernier, l'ouvrage poulangeois possède un tablier en dos d'âne et se compose de trois arches d'égales dimensions avec des avant-becs triangulaires et arrière-becs quadrangulaires. Il fut restauré de 1836 à 1840 par l'architecte Charles-Sylvestre TOPIN. Le pont conserva ses huit bornes chasse-roues mais perdit son pavement. Il fut classé monument historique par arrêté du 13 mai 1996.
La fontaine « sacrée » de la Dhuys
Selon Isidore de Séville et Saint-Augustin, deux ecclésiastiques des Ve et VIIe siècle, dhuys fait référence à un être divin incube vénéré par les Celtes continentaux. Considéré comme multiple par nature puisque doublé de figures féminines succubes, ces dernières désignaient ce génie multiple par le pluriel « Dusii ». Ils le vénéraient comme la grande divinité des cours d'eau tumultueux auxquels était attribuée une influence miraculeuse, particulièrement sur la fécondité.
Les Lingons, qui accordèrent davantage d’intérêt aux résurgences, trouvèrent en cette source poulangeoise toutes les caractéristiques nécessaires afin de vénérer ce génie créateur qui aidait les dieux et personnifiait soit des forces de la nature soit des idées morales.
Plus tard, les croyances romaines puis chrétiennes se saisirent de cette triade païenne. Au 18ème siècle, les chanoinesses de l’abbaye de Poulangy utilisèrent toujours l’eau de la sortie principale pour soigner les personnes troublées dans leur esprit ; alors que les villageois prêtaient à la source de droite des bienfaits miraculeux favorisant les grossesses. Croyance qui perdurait encore au 20eme siècle, puisque l’eau de la Dhuys était toujours réputée pour ses bienfaits sur les maux de tête.
En 1825, malgré l’opposition de certains qui souhaitaient conserver « une jolie tuffière d’où jaillissait l’eau par trois orifices naturels » la municipalité fit maçonner une fontaine qui conserva le souvenir de cette triade.
En 1891, la ville de Chaumont qui cherchait à capter des sources pour son usage jeta son dévolu sur une source jaillissant dans une parcelle privée sur les hauteurs du Grand Entrivaux (du coté de Sarcey). Les poulangeois s’opposèrent au projet prétextant qu’il s’agit de la résurgence de la Dhuys. Le maire, Martin-Buré, exposa la situation à son ami d’enfance l’architecte Jules GIRARD, qui lui-même sollicita son fils, Julien, alors élève en pharmacie. Ce dernier proposa de révéler le lien entre la source et la fontaine de la Dhuys en y utilisant de la poudre alizarine (alors le premier pigment naturel à être reproduit synthétiquement et tout juste commercialisé dans les officines). La preuve faite permit également de démontrer qu’il y avait une grande nappe acquifère puisque la Dhuys coula rouge pendant trois jours.
Enfin, en 1954, lors de l’équipement communal d’assainissement des eaux usées, des ouvriers mirent au jour une petite nécropole d’époque gallo-romaine attestant définitivement du caractère sacré de cette source.
Les « Calvaires »
Improprement désigné comme calvaire, la plupart des croix de France sont en réalité des croix monumentales qui peuvent-être de différents types. Poulangy en possède cinq, qui sont de quatre sortes.
La plus ancienne fut érigée en 1627 au lieu-dit de la Pelouse. Regardant l’est, cette croix de chemin débutait une promenade correspondant à une formation paysagère constituée à la même époque de quatre rangées de tilleuls orientées N.E/S.O. Réalisée sur le modèle des jardins à la française, à la demande des chanoinesses de l’abbaye, cette promenade ombragée était également le 1er mai et le 27 septembre de chaque année le théâtre des foires de Poulangy, en plus d’un marché hebdomadaire qui se tenait tous les jeudis.
Restaurée une première fois en 1841, elle fut nettoyée et déplacée de quelques mètres au début des années 1990. En 1995, elle fut vandalisée. Retirée de son emplacement d'origine, elle fût restaurée l'année suivante et replacée à la droite du pont romain.
En 1733, les chanoinesses de l’abbaye firent élever une croix de dévotion au lieudit de la Dhuys, sur ce qui devait être à l’époque une sorte d’esplanade devant une tufière naturelle. Les différentes époques et croyances avaient aménagé trois exsurgences auxquelles les villageois prêtaient des bienfaits (voir fontaine sacrée de la Dhuys). Cette croix double-face représente d’un côté la vierge Marie tenant l’enfant Jésus, de l'autre côté le christ en croix. Il est probable que cette croix faisait initialement face à la rue de la Dhuys, alors que la vierge et l’enfant regardaient la source sacralisée que l’abbaye tentait de christianiser. Cette croix de dévotion fut certainement déplacée contre le mur, vers 1825/27, avec le succès des libéraux qui les amèneront à la victoire aux élections de 1827, deux années après que la municipalité ait décidé d’urbaniser cette source.
En 1794, une croix de commémoration fut érigée à l’entrée du village en direction de Foulain. Comme l’indique son épigraphe, elle est à la dévotion de François GAILLARD et de Madeleine DIMEY. François GAILLARD est né le 6 octobre 1742 à Sexfontaines. Il est le fils de Philibert GAILLARD et Claudine BRESSON. Pour les poulangeois, il est surtout le meunier du second moulin (celui que vous trouverez un peu plus loin sur la route de Foulain). Il épouse en premières noces, Anne MICHEL, mais celle-ci décédera sans lui donner de postérité. A 52 ans, il épouse en secondes noces, le 21 janvier 1794, Madeleine DIMEY, âgée de 31 ans. Née le 10 septembre 1763 à Chaumont, elle est la fille du fermier Nicolas DIMEY et de son épouse Magdeleine MONGIN. Avec cette seconde conjointe, François espérait probablement une descendance ce qui expliquerait la présence de cette croix de dévotion en souvenir de leur mariage. Le couple n'eut cependant aucune postérité.
Enfin, en 1850, à la demande de l’abbé Nicolas REDOUTÉ et sur des plans de l'architecte chaumontais François Frédéric DELAVEUVE, la paroisse fit ériger deux croix en fer identiques pour les rogations. L’une fut élevée en haut du chemin de la vieille vigne, devenue depuis le lieudit de la croix des vignes. L’autre au croisement de la route de Vesaignes et de la rue de la Tuilerie. Ces deux emplacements répondent à des croyances anciennes ; puisque les rogations sont des processions religieuses à travers la campagne, lors des trois jours qui précèdent l'Ascension. On y demandait à Dieu de faire fructifier les travaux des champs et des vignes afin d’obtenir une bonne récolte. En 1996, celle se situant à côté du pont romain fut transportée au lieudit de la Pelouse en remplacement de celle qui s'y trouvait.
Les vestiges de l'Abbaye Saint-Pierre de Poulangy
Poulangy (52) est un cas à part dans l’histoire cistercienne (ill. IVR21_20155200089NUCA). Très vieille abbaye bénédictine du diocèse de Langres, fondée au VIIe siècle et attestée en 870 (partage de Mersen), elle releva paradoxalement de l’évêque de Toul depuis 910.
L’évêque de Langres rentra en possession du monastère vers 1005, date à partir de laquelle les archives sont muettes. Ce n’est qu’au milieu du XIIe siècle que l’abbaye réapparaît à l’occasion de son affiliation à l’ordre de Cîteaux (fin 1147). Vraisemblablementsur l’intervention de saint Bernard. Poulangy est alors soumise à Tart, chef d’ordre féminin, et ce pendant moins d’un siècle.
Les dernières recherches (B. Chauvin, "Poulangy, abbaye cistercienne ? (…1147-1233…)", Les Cahiers Haut-Marnais, n°236-237, 2004, p. 3-68) font état d’une période cistercienne contrastée, entre des débuts ”fervents” liés à l’abbatiat d’Adeline I, nièce de saint Bernard, et les temps suivants marqués par la survivance d’anciennes traditions, puis des dissensions internes qui donnèrent à l’évêque de Langres l’occasion de remettre la main sur cette abbaye et de mettre un terme en 1233 à la juridiction de l’abbesse de Tart. Comme le dit B. Chauvin, la ”greffe” n’a pas pris pour de multiples raisons, en particulier les pesanteurs liées à ses vieilles coutumes bénédictines. « La mise en pratique croissante d’usages particuliers, une participation grandissante au système seigneurial et une subordination de plus en plus étroite au siège épiscopal de Langres firent de Poulangy pendant les premières décennies du XIIIe s. une maison de moins en moins cistercienne » (op. cit., p. 21).
Les raisons véritables de l’abandon des coutumes de Cîteaux ne sont pas connues, mais elles seraient à rechercher dans une sorte de conflit de générations de moniales, avec peut-être en arrière-plan un jeu d’influences politiques entre duché de Bourgogne et comté de Champagne, ce dernier étant alors en pleine marche vers l’est. La communauté lui confia d’ailleurs la garde de l’abbaye. L’abbesse de Tart, en dépit de la réaffirmation formelle de ses prérogatives (juin 1233), céda du terrain à un évêque d’autant plus maître de la situation que l’abbaye s’engageait dans la voie d’une indépendance totale, « ne relevant d’aucune obédience monastique organisée ». À tel point qu’au cours du siècle suivant, Cîteaux ira jusqu'à oublier la nature des liens qui l’unissaient à son ancienne abbaye.
Une fois rentrée dans le giron épiscopal, Poulangy évolua vers une position de tutelle, au point d’être réduite à l’état de bénéfice, d’un couvent à la nomination du prélat, où le droit de prébende fut même bientôt reconnu sinon confirmé par l’abbesse elle-même dès 1296 ! (op. cit., p. 29). Une telle sujétion finit par créer de nouvelles dissensions internes qui, durant le reste de la période bénédictine, ne furent jamais vraiment réglées, les abbesses viscéralement jalouses de leur indépendance ayant régulièrement lutté contre les prétentions tant des évêques que du chapitre cathédral.
De Poulangy ont dépendu trois prieurés : Mont-le-Franois au sud-est de Champlitte (70-com. Framont), Vaudey (devenu vraisemblablement la ferme de Veudey, 52-com. Poulangy) et, à côté de Bar-sur-Aube, Orimont (10-com. Arrentières), autre cas particulier dans l’histoire cistercienne (cf. dossier IA10001345).
Les archives de Poulangy ne permettent pas de connaître précisément l’état du temporel pendant la période cistercienne (cf. carte du temporel ill. IVR21_20155200771NUCA). En dehors de quelques actes concernant des revenus en argent et en nature à Sarrey, Sarcey et Louvières, on ne peut guère citer qu’Orimont, donné par l’évêque Godefroy en 1152, sans précision quant à la nature exacte de ce lieu à ce moment-là, et la maison de Bar-sur-Aube acquise en 1226-27.
Il semblerait d’après D. Verset (L’abbaye de Poulangy, 1110-1399, Dijon, 1997, p. 115) que des granges aient été exploitées au XIIIe siècle à la Boichaulle (AD52, 12H44), au Chanoy (AD52, 11H27) et à Sarrey (« faire mener noz bêtes de nostre maison de Sarré en la vaine pasture », AD52, 12H21). De plus, l’abbaye aurait reçu en 1251 de Gautier de Louvières le tiers d’une grange audit lieu pour entreposer les dîmes qu’elle y levait (Verset, p. 92, d’après AD52, 12H13), puis une grange avec un cellier à Poulangy même de Pierre de Vouécourt en 1354 (id., 12H2). Mais à cette date, un siècle s’était écoulé depuis la sécession et le temporel était redevenu pleinement bénédictin. De par la répartition des fermes modernes, on imagine aisément que l’essentiel du temporel fut de proximité, en lien étroit avec les seigneurs bienfaiteurs des environs. La vallée de la Traire apparaît ainsi comme l’axe privilégié d’implantation, autour de laquelle s’égrènent plusieurs fermes et moulins : la Boichaulle, le Chanoy et le Veudey sur le finage de Poulangy, le Crey, le Vau et le Pécheux sur celui de Nogent avec le moulin de Courcelles, et encore la ferme de Bourceval à Chaumont, mais rien ne permet d’établir fermement l’existence de toutes ces exploitations entre 1147 et 1233.
De l’abbaye médiévale, il ne reste rien, pas même l’église abbatiale qui a été détruite à la Révolution, ainsi que le mur de clôture. L’église actuelle, proche du monastère, fut depuis l’origine celle de la paroisse. L’ancienne abbaye était située au-delà du porche monumental que l’on voit encore (ill. IVR21_20155200780NUCA) et qui donnait accès à deux cours intérieures (cf. plan restitué par Ch. Lorain, "Notice sur l’abbaye royale de Poulangy", Annales de la S.H.A.B de Chaumont, II, 1905, entre les p. 232 et 233 (ill. IVR21_20155200773NUCA), ainsi que le plan cadastral avec emprise (AD52, 3 P 2/402-9, section C, ill. IVR21_20155200772NUCA). « La vaste abbaye était assise entre l’église paroissiale et le pied de la colline ; elle se développait en un rectangle clos d’une haute muraille. Une porte imposante donnait accès, au nord, dans la cour des Étrangers, ou des Communs, qui renfermait la Porterie et la Basse-Cour, avec 14 bâtiments ; une autre porte ménageait l’accès d’une seconde enceinte, la Maison du chapitre, avec 16 bâtiments, située au midi et disposée en deux parties : l’Abbaye d’en bas, avec une cour spacieuse, l’église, le cloître, le cimetière, et l’Abbaye d’en haut, avec la maison abbatiale, renouvelée en 1786 dans la forme d’un palais, les jardins aux eaux jaillissantes et l’étang. Les maisons séparées des dames se distribuaient entre les deux "Abbayes". Il ne reste rien de la nouvelle église, qui avait été bâtie depuis 1668, mais le porche d’entrée, la porte du Chapitre et quelques maisons, et la configuration générale des lieux est toujours apparente dans le quartier du village qui s’est formé parmi les débris du noble monastère » (J. Laurent et F. Claudon, Abbayes et prieurés de l’ancienne France, dioc. Langres, 1941, p. 397). S’apparentant à un quartier canonial, cette organisation fut bien sûr celle des temps qui suivirent la période cistercienne, sans que l’on sache pour autant si, pendant la soumission à Tart, les nouveaux usages impliquèrent nécessairement l’adaptation des lieux réguliers.
Ruine de la Maison-forte de Poulangy
En 1249, Gérard, seigneur de Marnay, éleva une tour de pierre sur un éperon rocheux alors dénommé « Château Gilbert ». Si nous ne savons rien de cette construction primitive, cette toponymie laisse penser qu’il s’agissait d’un fortin de bois aménagé au sommet du tertre et probablement ceint d’une palissade comme cela était le cas au début de l’ère Carolingiens.
Si cette construction primitive nous est complètement inconnue, la tour de Gérard de Marnay est mieux documentée. D’abord par ses dimensions au sol : 12 mètres sur 13 de côté. Ce qui permet à l’élévation archéologique d’estimer sa hauteur à environ 10 mètres, soit 3 étages. Cette tour est à rapprocher, par sa forme, de celles de Vignory ou encore du donjon de Chaumont. Comme ces dernières, elle sera en plus d’une habitation, pareillement le siège de la justice. Du moins depuis le 14ème siècle comme l’atteste un acte de 1336 et jusqu’à la révolution française.
Dans des baux de location, datant du 18ème siècle, on y découvre encore une prison. Vers 1532, Didier de BRUNET, alors seigneur de Beauvais, de Poulangy et autres lieux, épouse Nicole de Saulcières et de Thonnance. Le couple s’installe à Poulangy. Ils firent remodeler l‘ensemble moyenâgeux en une habitation rurale de type renaissance, intégrant la vieille tour dans un ensemble seigneurial adjoint à une basse-cour. Comme l’atteste en 1690 l’acte de vente de cette maison-forte au profil de l’abbaye de Poulangy, cet ensemble de construction culminait à 300 mètres, entre le ruisseau de la Dhuys (au nord) et le Ru Franc (au sud), surplombant en contrebas « le Gau », un ancien marais dont l’altitude est de 280 mètres. Le souvenir de son enceinte est conservé dans le tracé des rues de la croisée, de Verdun, de la population et la rue foncemaine. Malheureusement, il ne reste rien des bâtiments principaux d’habitations puisqu’ils ont péri lors de différents incendies, le dernier datant de 1910.
Souvenir de la ligne du Tacot
La ligne du « Tacot » est une ancienne ligne de chemin de fer, dite à voie métrique, d’une longueur de 12km et reliant la gare de Nogent-le-haut à celle de Foulain. Le train desservait les gares de Nogent-le-bas, Louvières, Poulangy et la Boichaulle. L’ouverture eut lieu le 1er mars 1904 et elle resta en service jusqu’au 31 mars 1947. Le dépôt et les ateliers étaient situés à Nogent-en-Bassigny tandis que le terminus de Foulain permettait la liaison avec la voie Paris-Mulhouse ou une passerelle métallique permettait aux voyageurs de traverser les voies et rejoindre le bâtiment de la gare. Le site de la Boichaulle était équipé d’une balance dite à « bascule » qui permettait de mesurer précisément et en une seule pesée, le poids total d’un wagon avec son chargement. La locomotive (CORPET -LOUVE) était équipée habituellement de deux wagons tombereaux pour le chargement, il succédait directement à la traction, puis deux wagons, l’un de 1ère classe, l’autre de 2ème classe. La gare de Poulangy était équipée d’un guichet et d’un espace dédié aux marchandises à embarquer (souvent de la coutellerie).
Après 1947, l’ensemble des gares furent transformées en maisons d’habitation. Les façades modifiées afin de permettre un agrandissement de la surface habitable. Celle de Poulangy fut la dernière à rester dans son jus jusque dans les années 2000.